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Porosité

About the Concept

Sources

« Le plus profond c’est la peau »

Repartir de la phrase de Valéry, non pas comme la solution, mais en y identifiant le problème implicite qui traverse la Logique du Sens de Deleuze : on ne pense bien qu’avec les pieds qui foulent le sol et le plus profond c’est la peau, mais à chaque coin de page, la peau et les pieds renvoient trop vite à la profondeur de la chair humaine. Prendre au sérieux la phrase de Valéry et voir ce qui se passe là où la peau et la sensation et le toucher peuvent être ces comportements : frictions, caresses, limites, et toucher sans contact.

Medium et bipolarité

Il y a un centre par rapport auquel la relation se déploie, pour chaque type de réalité. Il n’y a pas seulement le plus aigu et le plus grave, le plus chaud et le plus froid; il yale plus aigu et le plus grave que la voix humaine, le plus chaud et le plus froid que la peau, le plus lumineux ou le plus obscur que l’optimum d’éclairement demandé par l’œil humain, le plus jaune ou le plus vert que le vert-jaune du maximum de sensibilité de la sensation chromatique humaine. Chaque espèce a son medium réel dans chaque dyade, et c’est par rapport à ce medium que la polarité du monde du tropisme est saisie. L’erreur constante qui a faussé la théorie relationnelle de la sensation a consisté à penser que la relation était la saisie de deux termes: en fait, la polarité du tropisme implique saisie simultanée de trois termes: le medium de l’être vivant entre le plus chaud et le plus froid, le plus lumineux et le plus obscur. L’être vivant cherche dans le gradient la zone optima; il apprécie par rapport au centre en lequel il réside les deux sens de la dyade dont il occupe le centre. Le premier usage de la sensation est transductif plus que relationnel: la sensation permet de saisir comment le medium se prolonge en plus chaud d’un côté et en plus froid de l’autre; c’est le medium de température qui s’étend et se dédouble directivement en plus chaud et plus froid; la dyade est saisie à partir de son centre; elle n’est pas synthèse mais transduction; symétriquement par rapport au centre se déploient le plus chaud et le plus froid; symétriquement encore par rapport au medium de couleur sortent le vert et le jaune; et dans les deux sens procèdent les qualités de la dyade vers les termes extrêmes au delà desquels il n ‘y a plus que douleur ou absence de sensation. La sensation se rapporte à l’état du vivant installé en une région optima de chaque dyade qualitative, coïncidant avec un gradient du monde; elle est la saisie du milieu d’une bipolarité.

Penser le sens

Penser le sens et saisir le sens des événements exigent alors non plus de déterminer des causes et des effets, d’élucider des structures et des signes, mais de faire une philosophie qui sachent prendre les événements (de l’histoire, des discours, …) dans leurs relation, coexistence, dispersion, recoupement, accumulation, sélection, et les effets que ces ‘comportements’ produisent et qui les produisent, à la fois incorporels ET matériels. Une redistribution de manières de faire sens non par leur essence mais en tant qu’événement, en saisissant leur comportement.

La peau, une surface non-superficielle

Explorer la peau, cette surface, en tant que telle et non comme superficie d’apparition des symptômes, écran de projections des essences bien cachées ou surface d’inscription des sens profondément ancrés. Considérer toutes choses comme des « inventions » de la peau. Explorer la peau dans son fonctionnement, et voir par exemple comment la peau peut être pensée à partir d’une série de paradoxes, de quasi contradictions: la peau est délimitation et zone d’échange en même temps puisqu’en même temps qu’elle est une frontière de délimitation d’un corps, elle est ce qui permet l’échange : les échanges de gaz par sa respiration, les échanges de poids par les appuis, les échanges de visibilité par sa face exposée. Elle est aussi une et multiple : il n’y a qu’une peau qui recouvre tout entier l’individu, mais sa consistance de peau se fait par accumulation et pli de différentes couches l’une sur l’autre autant que l’une dans l’autre, que ce soit dans les images de l’embryologie ou dans celles d’une exploration sensible de la peau par le toucher. La peau est un organe, un organe parmi les autres organes, mais largement décentré tout au long de son extension. Organe sans centre, sans cœur, elle est organe-tissu. Et enfin cette peau, membrane d’un individu, est autant produit que produisant le dedans et le dehors. Impossible là également de déterminer qui est la cause et qui est l’effet entre la peau et le dedans/dehors. Est-ce parce qu’il y a un dedans et un dehors qu’il y a une membrane-peau qui fait interface ? Ou est-ce la membrane-peau qui définit un espace dehors et un espace dedans ? C’est pour ainsi dire ce comportement de produit et produisant des effets de dedans et des effets de dehors qui caractérise une peau arpentée en surface.

Tree of Significance

SYNONYM :

ANTONYM :

HYPERNYM :

HYPONYM :